Le diabète

Qu’est-ce que le diabète?

Chez les personnes atteintes de diabète, le pancréas ne produit plus assez d’insuline ou encore l’organisme n’est pas capable d’utiliser l’insuline produite. Il en résulte une augmentation de la glycémie dans le sang et des symptômes comme la polyurie, la soif, l’amai­grissement ou des complications à long terme au ni­veau des artères et des nerfs.

Beaucoup pensent que le diabète est une maladie de riches dans les pays développés et s’étonnent d’en­tendre parler de cette maladie en Afrique. Cependant, les chiffres sont là : selon les évaluations de l’OMS, le nombre de personnes atteintes de diabète passe de 102 à plus de 400 millions entre 1995 et 2025. Le dia­bète existe chez nous et il augmente régulièrement. Près de 5% des adultes dans les villes en sont atteints. Cela représente des dizaines de milliers de personnes qui auraient besoin de suivi régulier. Beaucoup par­mi eux ne le savent pas et d’autres, le sachant, ne se soignent pas.

Qu’est-ce que l’insuline ?

Pour utiliser correctement le sucre, nous avons besoin d’INSULINE.
Vous la voyez dans un petit flacon de pharmacie. Mais dans le corps, elle existe normalement et est fabriquée continuellement par un organe appelé PANCREAS.

Dans beaucoup de cas, le pancréas du diabétique est malade et ne peut plus fabriquer l’insuline nécessaire. Ce que le malade mange ne peut être utilisé et se perd dans les urines. C’est pour cela qu’il maigrit terriblement et à la fin va tomber en coma. Comme les cellules qui fabriquent l’insuline sont définitivement détruites, il faudra trouver un moyen de remplacer cette insuline indispensable. Dans d’autres cas, les cellules musculaires ne peuvent correctement utiliser leur insuline.

Quels sont les signes qui font penser au diabète ?

  • L’émission d’une grande quantité d’urine ;

  • Le soif ou une faim terrible ;

  • De la déshydratation, la sécheresse de la bouche ;

  • La faiblesse et l’amaigrissement ;

  • Parfois aussi des plaies qui guérissent mal  ;

  • Des démangeaisons ;

  • La mise au monde de gros bébés.

Est-ce dangereux d’avoir le diabète ?

Un diabétique bien soigné peut mener une vie nor­male. Par contre, s’il abandonne la surveillance et les soins, il peut être victime de complications parti­culièrement graves comme les lésions des reins, des yeux et surtout des pieds. Plus de la moitié des am­putations non traumatiques de la jambe sont la consé­quence d’une plaie négligée qui cause une gangrène diabétique.

Diabète dans le monde

La fédération mondiale du diabète nous apprend que :
  • Plus de 371 millions de personnes sont atteintes de diabète en 2012 ;
  • Plus de la moitié l’ignorent dans le monde et 80% en Afrique ;
  • 4,8 millions en sont décédés en un an ;
  • Le diabète est la cause principale d’insuffisance rénale grave ;
  • 10 à 20% des personnes atteintes de diabète meurent d’insuffisance rénale ;
  • Beaucoup de personnes atteintes de diabète souffrent de rétinopathie La rétinopathie diabétique est une cause importante de cécité.

Le diabète en Afrique et à Kinshasa

Le nombre de personnes atteinte va doubler en 20 ans en Afrique et donc aussi au Congo et passera de 12 millions à près de 24 millions en 2030. Une étude bien conduite en zone semi urbaine en Afrique (Muyer) nous montre que 4,7 % de la population adulte au Congo est atteinte, un peu plus en zones urbaines, un peu moins en zone rurale. Comme l’urbanisation augmente et que les villes comptent près de la moitié de la population on peut admettre que près d’un million de personnes en RDC sont atteintes de diabète et ont besoin de soins et de conseils.

  • Le diabète de type 2 qui touche surtout l’adulte est en augmentation. En RDC comme partout
  • Ce diabète est pour une bonne part lié au mode de vie de chacun de nous : 80 % des cas de diabète de type 2 sont évitables en adoptant une hygiène de vie correcte: alimentation adaptée et exercice physique
  • Le diabète négligé menace nos systèmes de santé
  • Ceux qui n’ont pas été prévenus peuvent être soignés avec des moyens simples
  • Le diabète est soigné avec succès dans un réseau de soins intégrés accessibles aux personnes à faible revenu, ceci comprend un programme régulier d’éducation individuelle et en groupe au fil des années
  • Une prise en charge correcte protège ou en tout cas retarde l’apparition des complications graves : pied, rein, yeux, accidents vasculaires
  • Une fois qu’elles surviennent ces complications nécessitent l’hospitalisation ce qui contribue à des frais de traitement excessifs. Par l’éducation nous voulons éviter le plus possible ces hospitalisations et les complications

Education au diabète

L’éducation du patient à sa maladie c’est le maître mot de la réussite de la prise en charge d’une personne atteinte de diabète. Elle mettra l’accent sur l’explication des concepts clés du diabète, notamment son caractère de chronicité et donc l’obligation d’un traitement à vie, et sur la compréhension de ses interactions avec le contexte social, essentielle pour bien lutter contre la maladie. Elle va permettre d’expliquer la gestion de l’alimentation et de l’activité physique et d’alerter sur les risques de complications. Elle devra être approfondie et permanente afin que les différents stades du traitement soient compris et appliqués efficacement. En résumé, les séances d’éducation constitueront un outil précieux d’assistance à la gestion quotidienne du diabète en même temps qu’un espace de soutien émotionnel et social. Il pourra s’agir de séances individuelles entre un patient et un professionnel de santé ou de séances de groupe réunissant un ou plusieurs professionnels de santé et un groupe de patients. Une troisième option consiste à impliquer des patients très bien formés, des pairs éducateurs compétents, qui apportent leurs connaissances à d’autres patients.